Faire un stage à l’étranger est sans doute l’une des expériences les plus enrichissantes. C’est le moment idéal pour découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue et certainement acquérir de nouveaux contacts.
Afin de pouvoir profiter pleinement de cette opportunité, une certaine préparation s’impose. Entre deux valises, pensez à vous pencher sur votre couverture santé.
Dans le cadre d’une convention de stage
Avant votre départ : demander la CEAM
Si votre stage se déroule dans un pays européen, votre droit de remboursement est le même que celui des locaux.
Pour ce faire, il est indispensable que vous demandiez la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) auprès de votre Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) au moins 15 jours avant votre départ pour votre couverture santé.
Cette carte est valide un an, dans les pays de l’UE, la Suisse, le Liechtenstein, l’Islande et la Norvège. Grâce à celle-ci, vous n’avez aucune démarche à faire auprès des institutions de santé publique du pays d’accueil.
Et si vous avez choisi l’Angleterre pour votre stage, sachez que depuis le Brexit… La CEAM fonctionne toujours !
En effet, toute CEAM émise en Europe restera valable au Royaume-Uni à compter du 1er janvier 2021 jusqu’à son expiration.
Attention cependant, dans de nombreux pays, la CEAM ne couvre pas les soins dans le secteur de santé privé. C’est le cas par exemple au Royaume-Uni, en Irlande, en Italie, au Portugal…
Pendant votre séjour
Pour les frais médicaux
Afin d’attester de vos droits à l’assurance maladie une fois sur place, vous devrez présenter votre CEAM. Si vous n’êtes pas encore en possession de votre carte, vous devrez présenter votre certificat provisoire de remplacement pour profiter d’une couverture santé. Vous bénéficierez à cet effet de la prise en charge de vos soins médicaux selon les formalités et la législation en vigueur dans le pays de séjour, selon deux cas de figure :
- Soit vos frais médicaux sont pris en charge sans que vous n’ayez à faire l’avance des frais.
- Soit vous devez faire l’avance des frais et l’organisme de sécurité sociale du lieu de séjour vous permet de bénéficier d’un remboursement sur place
Si certains frais ne vous ont pas été remboursés, vous devrez présenter les factures à votre retour à votre CPAM. Vous serez remboursés sur la base des tarifs en vigueur du pays de séjour dans la limite des dépenses engagées.
La CEAM couvre également les maladies préexistantes, uniquement si le but du séjour n’est pas de bénéficier de soins. En effet, la CEAM ne fonctionnera pas si vous partez dans le cadre de soins « programmés ».
En cas d’accident
Si vous effectuez un stage rémunéré
Sachez que la gratification est obligatoire pour les stages d’une durée supérieure à 2 mois au cours d’une même année. Et cela même si les stages ne sont pas consécutifs.
Si votre rémunération est supérieure à 15% du plafond horaire, vous ne bénéficiez pas de la protection sociale française.
Votre établissement d’enseignement français est invité à vérifier que le système de protection sociale de votre pays d’accueil est adéquat, notamment en termes de couverture des accidents du travail.
Si ce n’est pas le cas, il est souhaitable de souscrire à une assurance privée. Car en cas d’accident du travail, vous ne serez pas couverts.
Si vous effectuez un stage non rémunéré ou un stage avec une gratification inférieure ou égale à 15% du plafond horaire de la sécurité sociale
Dans ce cas, le maintien de la protection sociale française en matière d’accident du travail est possible.
Toutefois, d’autres conditions s’appliquent :
- L’étudiant doit être inscrit dans un établissement d’enseignement qui a acquitté la cotisation accidents du travail
- Le stage doit faire l’objet d’une convention signée par les 3 parties (l’établissement d’enseignement français, l’étudiant et l’organisme d’accueil)
Tout accident qui interviendrait au cours d’un tel stage pourra être considéré comme un accident du travail. La CPAM s’occupera de le prendre en charge financièrement.
Le cas échéant, voici le protocole à suivre :
- Informer votre établissement d’enseignement dans les 24h
- Votre établissement doit ensuite adresser une déclaration d’accident du travail à la CPAM dans les 48h
Si vous exercez un emploi salarié
C’est le cas si votre employeur n’a pas signé de convention de stage avec votre établissement scolaire ou universitaire. Dans ce cas, vous serez rattaché au régime d’assurance maladie local. Il ne sera alors plus question de la CEAM.
Dans les pays tels que le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne, vous serez couverts pour tous vos frais dans le public. En revanche les frais dans le secteur privé ne seront pas du tout couverts. Pour cela, votre employeur devra vous permettre de bénéficier d’une assurance privée ou vous devrez souscrire une assurance expatrié individuelle.
Faut-il souscrire à une complémentaire santé ?
Malheureusement, même dans les pays couverts, la CEAM a aussi ses limites.
Outre les frais dans le privé, elle ne prendra pas en charge l’assistance rapatriement, ainsi que les frais dits « de confort » tels que la chambre particulière ou le lit d’accompagnant pour un parent.
Et malgré le fait qu’elle puisse vous couvrir dans le secteur public, certains systèmes publics vont mal. C’est le cas par exemple de la Grèce, l’Italie, l’Espagne hors Catalogne, le Portugal, la Lettonie, Malte… Dans ces pays, les soins dans le public peuvent être compliqués, peu accessibles ou soumis à des délais.
C’est pour ces raisons que de nombreuses situations démontrent l’importance d’une couverture santé voyage complémentaire pour votre stage. Elle pourra prendre en charge les frais supplémentaires en fonction du niveau de couverture que vous aurez choisi.
Vous pourrez notamment accéder au secteur privé, bénéficier de téléconsultations avec des médecins français ou bien être orienté vers le bon établissement en cas d’urgence.
Maintenant vous savez tout. Alors pour être certain de passer un séjour sans pépins durant votre stage à l’étranger, pensez à votre couverture santé. Et n’hésitez plus à vous lancer dans cette belle aventure ! En attendant, consultez nos meilleurs conseils pour réussir son stage à l’étranger.